Littérature Chronique 20 octobre 2025 · 3 min de lecture

« La Cause des femmes » de Gisèle Halimi

« Naître femme, pour ma génération, c’était faire partie de cette moitié de l’humanité qui, jusqu’à sa mort, subirait toutes les discriminations. » — Gisèle Halimi

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Aldjia.b
Auteur

Il y a des livres qui ne se contentent pas d’être lus : ils ouvrent les yeux.
La Cause des femmes en fait partie.
Dans ce texte fondateur, Gisèle Halimi ne raconte pas seulement un combat.
Elle raconte une révolte intime devenue universelle — celle d’une femme qui a fait de la justice son arme et de la parole son territoire de liberté.

Lire ce livre aujourd’hui, c’est mesurer le chemin parcouru, mais aussi entendre encore l’écho des silences qu’il reste à briser.

À travers une écriture directe, sans détour, Halimi rappelle que l’infériorisation des femmes n’est pas une abstraction historique, mais une réalité vécue, intériorisée, combattue.

Son ton n’est ni plaintif ni doctrinaire : il est lucide, brûlant, vital. Chaque mot semble écrit pour rappeler que la dignité ne se négocie pas, et que le féminisme n’est pas une opinion, mais une nécessité humaine.

Ce qui frappe dans La Cause des femmes, c’est la façon dont Halimi articule l’intime et le politique. Ses souvenirs d’enfance en Tunisie, son parcours d’avocate, ses combats aux côtés de Simone de Beauvoir ou du Mouvement de Libération des Femmes : tout devient matière littéraire et morale. Elle écrit avec la rigueur du droit et la ferveur du feu intérieur.
Sa langue tranche autant qu’elle éclaire.

C’est un texte qui ne vieillit pas, parce qu’il ne cesse d’interroger notre présent.
Lire Halimi, c’est se demander : qu’avons-nous vraiment changé ?
Et, surtout : que reste-t-il à faire ?

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